EDITO
Il y a 20 ans ,en 2005, la France votait une loi promettant l’égalité des droits pour les personnes handicapées. En théorie, toustes les enfants, quel que soit leur handicap, devaient être scolarisés dans l’école de la République. En pratique ? Toujours pas. La France piétine la Convention de l’ONU qu’elle a pourtant ratifiée.
Pourquoi ?
Parce qu’elle maintient une scolarisation ségrégée dans des institutions et dispositifs à part.
Parce que l’État externalise ses obligations en matière de scolarisation des enfants handicapés à des établissements médico-sociaux qui font du handicap un marché, tout en prétendant représenter les personnes concernées. L’ONU dénonce le conflit d’intérêt flagrant de la représentation des personnes handicapées par des organismes gérant des établissements spécialisés .
Les établissements spécialisés sont reconnus comme des lieux de privation de liberté par le sous-comité de prévention de la torture de l'ONU.
La sociologie de ces établissements n'est pas non plus neutre, puisqu'elle accueille majoritairement les enfants des familles des classes populaires, et beaucoup, ceux des mères isolées.
Quant à l'accès réel à l'instruction et à l'éducation, le nombre d'heures de scolarité tourne autour de 3 à 6 heures.
Le Collectif Une Seule École s’élève contre ce système validiste. Nous voulons une école inclusive réelle, pas des élèves handicapéEs accueilliEs à part à l’école. On ne peut pas appeler "inclusion" un système qui parque les élèves handicapéEs dans des salles séparées ou pire, qui les exclut purement et simplement, comme à Val-de-Reuil où une élève a été empêchée d’entrer dans son école par la police. Revendiquons une seule école pour toutes et tous, en accord avec la convention internationale des droits des personnes handicapées.
Les institutions spécialisées sont fermées sur elles-mêmes et les violentes s’y épanouissent. Ce n’est pas une solution, c’est une honte sociale. Pendant ce temps, des parents, des mères seules souvent, s’épuisent à pallier les carences de l’État, parfois au prix de leur emploi.
Assez d’hypocrisie! Le validisme n’est pas une fatalité. L’école doit accueillir tous les enfants, dans toutes leurs diversités. Nous avons les outils, les idées et les pratiques pour y arriver. D’autres pays que le nôtre ont agi dans ce sens. Pas la France. Ce qu’il manque, c’est la volonté politique. Les expériences étrangères démontrent qu'il est possible de scolariser tous les enfants sans aucune exception, sous réserve de sortir du fantasme méritocratique pour aller vers une école de la coopération qui s'adapte à chaque enfant et à ses rythmes d'apprentissage.
Alors, on attend quoi pour appliquer la loi ? L’école, c’est maintenant et pour tout le monde. Une seule école pour toustes !